Je ne me souviens pas la dernière fois qu’une série m’a procuré un tel effet…
Tout semblait parfaitement orchestré, rien n’était laissé au hasard.
Dans un esprit mélangeant, drame, thriller, comédie voire même gore, cette manie-série de seulement sept épisodes ne risque pas de passer inaperçu.
Le jeu des acteurs est impressionnant (je n’avais pas vu de telles performances depuis un long moment) et la mise en scène est d’une intelligence remarquable.
Ce qui est pour moi le plus sublime dans cette série est que même les erreurs que l’on pourrait noter (quelques longueurs, des plans assez étranges…) ne desservent en aucun le film et deux cas se présentent alors : soit le réalisateur a volontairement joué dessus, soit non, mais que cela soit l’un ou l’autre, cela renforce les émotions que ce dernier souhaite nous transmettre.
Tout au long des 7 épisodes, on se sent happé par l’histoire, animé par cette volonté malsaine de savoir la suite.
Pourtant, nous ressentons au fond de nous cette gêne, d’être « en trop », de ne pas être censés se trouver ici, dans cette intimité dérangeante.
Tout part d’un simple thé, servi dans un pub londonien… à cette action si banale en découlera une histoire tant passionnante qu’horrible, mettant en scène toute la psychologie des deux personnages centraux : l’harcelé et la harceleuse.
Ce qui rend cette série encore plus captivante, c’est le fait que l’histoire vraie dont elle est tirée n’est pas la seule inspiration de cette série : la réelle victime joue ici son propre rôle, en tant qu’acteur, scénariste et producteur.
Si l’histoire raconte cette spirale infernale dans laquelle s’enferme ce jeune « humoriste quand les gens rigolent et artiste quand les gens ne rigole pas », nous spectateurs, sommes entrainés avec lui dans notre propre addiction, ne pouvant décrocher de chaque épisodes qui se suivent tel un véritable voyage cinématographique.
La mise en scène chirurgicale permet alors de mettre en lumière toute la violence, tant psychologique que physique, que peut vivre une victime.
En regardant ces sept épisodes, j’ai pris une véritable « claque », ne m’attendant pas à être autant éviscéré d’émotions, choqué, dérangé profondément, mais surtout impressionné de ces scènes glauques jouées mais pourtant si réelles…
Pour etre honnête, cette manie-série est inclassifiable, et je ne pourrai la recommander à des personnes sensibles, car certaines scènes sont d’une profonde noirceur et pourraient véritablement perturber.
Toutefois, malgré cela, je ne peux que recommander cette série, qui m’a réellement bouleversé.